Quelques fleurs vernales

Au cours d’une petite balade dans une combe sympathique de mon village, des milliers de Jonquilles, de Nivéoles et de Scilles ont fait étinceler mon objectif (d’ailleurs, ce que j’aime ce 300 mm !).

Jonquilles, Nivéoles et Scilles resplendissent en sous-bois !

Dès les premiers jours de printemps alors que la neige vient à peine de fondre, le sol des sous-bois se couvre des premières fleurs de l’année. Ces plantes à floraison vernale (de printemps), profitent de  la lumière laissé par le branchage nu des feuillus pour se développer et profiter du maximum des rayons du soleil. Nivéoles, Jonquilles et Scilles sont des plantes à bulbes.

Nivéole ou Claudinette !

La Nivéole (Leucojum vernum) est assez commune dans l’Est de la France. Pour la trouver, il faut arpenter les forêts fraiches des plateaux calcaires (ou les bordures de haies).

Scille à deux feuilles : une étoile bleue !

La Scille à deux feuilles (Scilla bifolia) est également une fleur des forêts fraiches que l’on trouve à la fois au sein des vallées alluviales et sur les plateaux calcaires.

Jonquille !

La Jonquille (Narcissus pseudonarcissus) est également appelée Jeannette.

Quelques clochettes blanches !

La cueillette des Jonquilles et Nivéoles est réglementée en Franche-Comté. Il est strictement interdit de prélever les parties souterraines (bulbes).

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Une étoile jaune : La Gagée des prés

Gagea pratensis

Fin mars –  début avril,  l’époque idéale pour observer une plante bulbeuse aux fleurs ressemblant à des étoiles jaunes : les Gagées.

3 espèces sont présentes en Franche-Comté (toutes les trois  protégées en France) :

– la Gagée jaune (Gagea lutea), la plus commune,

– la Gagée des champs (Gagea villosa),

– la Gagée des prés (Gagea pratensis), connue actuellement sur une seule commune de notre région.

Si la Gagée jaune est observée au sein des lisières de bois et au pied des haies, la Gagée des champs et la Gagée des prés sont plutôt liées aux milieux cultivés.

La Gagée des champs et la Gagée des prés sont des plantes messicoles qui littéralement “habitent dans les champs” (en latin Messis signifie « moissons » et Colerer signifie « habiter »). Ainsi, on les rencontre  au bord des cultures de céréales, au sein des vignes, des vergers ou encore au bord des haies.

Elles sont très discrètes alors ouvrez l’oeil !

 Gagea pratensis

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Rendez-vous avec le Prince Calamite

cala_bandeau  Un soir de juin, j’ai rencontré dans une gravière, un drôle de crapaud. Ce n’était pas n’importe quel crapaud, il s’agissait du Prince calamite.

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Le Lieu rêvé pour rencontrer le Crapaud calamite !

Il faisait le fier, au bord d’une flaque, et émettait un chant puissant et strident. Il se tue lorsqu’il remarqua ma présence. Il me regarda, l’air de dire « Que fais-tu dans ma gravière ? », cligna ses yeux dorés et me tourna le dos. J’ai alors pu apercevoir le fin liseré clair qui traversait sa tenue de militaire aux marbrures kakis.

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Je me fis petite dans cet univers lunaire où seules quelques touffes de graminées constituait la végétation. Je patienta, immobile, assise sur ce sol meuble et humide. Au bout de quelques minutes, mon Prince Calamite se remit à chanter. Il fut bientôt suivi par une armée de semblables. Ceux-ci étaient littéralement sortie de terre où ils avaient passé la journée à l’abri des ardeurs du soleil.

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J’en prenais plein les oreilles… dans tous les sens du terme. Je profitais pleinement de ce moment. Lorsque le calme revint…je fis toutefois soulagée…mes tympans vibraient encore !

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Je me leva doucement et quitta ce lieu secret. Sur le chemin du retour, je croisa quelques silhouettes courants sur les graviers : pas de doute, ces retardataires filaient à leur rendez-vous galant.

Carte d’identité

Nom commun : Crapaud calamite ou Crapaud des joncs.

Nom scientifique : Bufo calamita.

Statut : Protégée en France, inscrit à l’annexe IV de la Directive « Habitats »

Taille : jusqu’à 8 cm pour les femelles, 6 cm pour les mâles.

Milieux : typiques des milieux pionniers (sablières, gravières, champs inondés) où la végétation est rase et peu dense. Les points d’eau sont ensoleillées et se réchauffent vite.

période d’observation : d’avril à août.

ponte en cordon, œufs sur un ou deux rangs.

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Balade mystique à Baume-les-dames

Pont sur le Cusancin

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Date :13/11/2011

Distance : 8 km

Pour visualiser le parcours un petit tour sur le site de la communauté des crapahuteurs).

Durée :  un peu moins de 3h

Départ et arrivée: pont sur le Cusancin (intersection entre la D50 et la D19E).

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Le Cusancin est une petite rivière de 13km qui se jette dans le Doubs à Baume-les-Dames.

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Une fois passé le pont du Cusancin, on suit sur la droite la route départemental 19E sur environ 300m, rapidement on entre dans le Bois de Lavenne.  Lorsque l’on passe le Champ du Creux et que l’on rentre dans le bois de Babre, la fente de Babre n’est plus qu’à 500 mètres environ.

La Fente de Babre culmine à 368 m. Elle offre un sympathique panorama sur la ville de Baume-les-Dames. Malheureusement pour nous à ce moment là, la brume était de la partie également.

  • Le mystérieux Bois de Babre

Je ne sais pas si la brume a accentué l’ambiance mystérieuse du bois de Babre, mais on a cru y voir des dragons, des maisons de petits lutins, des écritures féeriques…

  • Sur le retour

On redescend maintenant le long du Doubs par la Grange Ravey, on continuera la balade sur l’Eurovéloroute en croisant l’écluse de Lonot et le Rocher du Sous Buen.

L’écluse de Lonot.

Le Rocher de Sous Buen.

Le retour est bien amorcé, nous revoilà au bord du Cusancin en passant par une ancienne usine de pipe.

Le Cusancin

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Drosera, vedette des tourbières

Drosera vient du Grec ancien δροσερός, droseros, qui signifie couvert de rosée. Rossolis vient du latin ros solis qui signifie la rosée du soleil.  Sur cette photo : Drosera rotundifolia à Bouverans (Doubs).

Il existe en France métropolitaine, des petites plantes carnivores aux feuilles vêtues de gouttelettes rouges. Ces petites gouttelettes sont de véritables pièges collants à insectes : un peu comme les rubans »attrape-mouches » mais en beaucoup plus joli et beaucoup plus sophistiqué.

C’est en août que Drosera rotundifolia offre ses fleurs à la vue de tous.

On pourrait croire que ce système de piégeage est passif, mais en fait non, les poils et les
feuilles s’enroulent lentement autour de la proie, dans un mouvement non perceptible à l’œil nu,  pour la digérer (une à plusieurs heures sont nécessaire pour que la feuille se replie). Cette vidéo du site arkive illustre très bien le phénomène.

On parle souvent des feuilles de Drosera, mais ce sont des plantes qui font également de très belles fleurs en été. Celles-ci sont disposé sur une hampe florale assez haute qui permet à l’insecte pollinisateur de ne pas se faire piéger.

  • Où vivent-elles ? Qui sont-elles?

Les Drosera vivent dans le monde entier. Cependant, sur la centaine d’espèces recensée, la moitié vit en Australie et trois espèces vivent en France métropolitaine et en Europe (Drosera rotundifolia, Drosera intermedia et Drosera anglica). Ces espèces protégées vivent sur des sols humides, pauvres et acides, ce sont les reines des tourbières !

Drosera rotundifolia, le Rossolis à feuilles rondes, possède des feuilles arrondies brusquement rétrécie au niveau du pétiole. Photo prise en Haute-Saône près de Ronchamps (70)

Drosera intermedia, le Rossolis à feuilles intermédiaire, possède des feuilles en forme de spatule qui se rétrécissent progressivement vers le pétiole. photo prise en Saône et Loire à la RNN de la Truchère-Ratennelle.

Drosera anglica, le Rossolis à feuilles longues, possède de grandes feuilles alongées. Photo prise à Sainte-Colombe (Doubs).

  • La pollution rendrait-elle les Droséra moins carnivores ?

Une étude récente montre qu’une quantité importante d’azote dans le sol réduit le nombre d’insectes capturés par les plantes. Le Dr Millet explique :«S’il y a suffisamment d’azote disponible au niveau de leurs racines, alors elles ne mangent pas autant (que d’habitude).»

Vous trouverez plus de détail sur cette étude sur les liens suivants : lien 1  et lien 2.

Drosera rotundifolia avec hampes florales à Frasne (Doubs)

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Col de Prés Clos

Date : 26 juillet 2011

Départ : Les Faures – 1252 m

Arrivée : Col de prés clos – 1974 m

Temps Aller-Retour : environ 5h.

La montée à travers le « bois de midi » est un peu longue. Cette impression est surement accentuée par la largeur du chemin. La vue sur le village de La Chalp et les passages près des ruisseaux cassent la monotonie de l’ascension.

Vue sur le village de La Chalp

Vue sur le village de La Chalp

Aussitôt les bois passées, les paysages sont juste à couper le souffle ! Cerises sur le gâteau, les marmottes sont au rendez-vous, on pourra même les observer !  On se sent bien au prés clos, on n’a pas trop envie de redescendre dans la vallée de la Bonne.

Place aux photos !

La Cabane de Prés Clos

De beaux pâturages…

Juste en dessous des nuages !

A couper le souffle…

L’heure de la sieste pour le troupeau…

La Grande Astrance (Astrantia major) dont les fleurs peuvent être blanches, rosées ou verdâtres !

Un terrier de Marmotte !

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Une fougère ressemblant à un trèfle à quatre feuille…

La Marsilée au printemps… quatre feuilles flottant à la surface de l’eau…

Une plante des Zones humides

Dans les zones humides de la Bresse franc-comtoise, il existe une Fougère qui ressemble comme deux gouttes d’eau à un Trèfle à quatre feuilles :  la Marsilée (Marsilea quadrifolia).
Cette petite plante aquatique est enracinée dans la vase et se développe au rythme des niveaux d’eau des mares et étangs qu’elle occupe. Ces feuilles (appelées frondes chez les fougères) sont produites à partir d’un rhizome qui peut atteindre jusqu’à 50 cm de long. Quand les conditions lui sont propices (eau peu profonde, peu de concurrence d’autres espèces, absence d’ombrage), elle peut ainsi recouvrir des surfaces importantes.

Naissance d’une feuille de Marsilée.

Une de ses particularités est de produire deux types de feuilles ont fonction des saisons et du niveau d’eau :

– au printemps, des feuilles qui vont flotter à la surface de l’eau,

– lors de l’assèchement du point d’eau, des feuilles plus rigides, dressées.

Une espèce protégée

Il pourrait être tentant de cueillir ce drôle de trèfle à quatre-feuille, mais laissez plutôt ce porte-bonheur aux zones humides, elles en ont que trop besoin. L’espèce est d’ailleurs protégée et menacée. Les réaménagements de plans d’eau avec des berges abruptes, le boisements des rives ou l’eutrophisation des eaux ont entrainées une forte régression de la Marsilée en France.

En été, la Marsilée couvre une part importante d’une mare de la Bresse Jurassienne. Cette espèce est protégée en France par arrêté ministériel.

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Libellules, ces Dragons volants !

De mai à  octobre, les libellules virevoltent aux bords des eaux, offrant leurs chatoyantes couleurs à nos regards d’enfants : rouges, bleues, vertes ou jaunes. On les appellerait volontiers « filles de l’air » mais ces jolis insectes s’apparentent plus à de petits dragons…

La Grande Aeshne (Aeshna grandis) chassant sur les berges d’un étang (Noel Cerneux – Doubs).

Entre Terre et Eau

Avant de faire des cabrioles au gré du vent, elles vivent plusieurs mois au fond des eaux sous une forme bien différente : elles sont méconnaissables. Au fond des mares et étangs, elles sèment la terreur dévorant daphnies, têtards, et même de petits poissons. Il y a, cependant, un moment où les libellules sont particulièrement vulnérables : lors de l’émergence. Comme vous pourrez le voir sur la vidéo suivante ( vidéo Arkive), l’émergence n’est pas une étape simple et les accidents ne sont pas rares; le taux de mortalité à l’émergence peut parfois atteindre 50% sur un effectif journalier(Grand D., Boudot JP., 2006). Lorsque la nouvelle libellule déploie ses ailes et s’envole, il ne reste qu’un squelette, souvenir de sa vie aquatique : une exuvie.

Emergence de Leucorrhine à front blanc (Leucorrhinia albifrons) sur un étang de Bonnevaux (Doubs).

Dragons volants

Après l’émergence, la jeune libellule s’éloigne du point d’eau pour réaliser sa maturation sexuelle dans des lieux abrités du vent et s’échauffant rapidement. Elle va chasser et se reposer jusqu’à ce qu’elle acquière ces couleurs définitives et que ses organes sexuels soient développés.  Tous les insectes de petites tailles rentrent dans son régime alimentaire (mouches, moustiques, moucherons, parfois des abeilles et leurs propres congénères). Elle reviendra près des points d’eau pour se reproduire. Les différentes espèces de libellules ne vivent pas dans les mêmes milieux : certaines préfèrent les mares et étangs, d’autres des ruisseaux, des rivières ou même des tourbières.

Un peu de culture scientifique

Odonates est un terme scientifique pour désigner l’ordre auquel appartiennent les Libellules. Cet ordre est composés de deux sous-ordres :

– les Zygoptères. Ce sont ces frêles libellules que l’on appelle couramment les Demoiselles, leurs ailes sont jointes au repos.

– les Anisoptères. Ce sont les grosses libellules, leurs ailes sont étalées au repos.

Tandem de Petite Nymphe à corps de feu (Pyrrhosoma nymphula). Une petite taille et des ailes non étalées au repos : un zygoptère.

La Libellule déprimée (Libellula depressa) est un anisoptère : sa taille est importante et ses ailes étalées au repos.

On compte en France métropolitaine une centaine d’espèces d’odonates. L’identification des espèces se fait principalement sur les nervures des ailes et les organes reproducteurs.

Une libellule de la taille d’un petit rapace

70 cm : c’est la taille d’une libellule fossilisée trouvée en France dans l’Allier. Elle daterait d’il y a 320 millions d’années. Les libellules sont considérées comme les plus vieux insectes sur Terre.

Pour aller plus loin

GRAND D. et BOUDOT J.P., 2006. Les Libellules de France, Belgique et Luxembourg. Collection Parthénope, éditions Biotope, Mèze (France). 480 p.

DOUCET G., 2011. Clé de déterminantion des Exuvies des Odonates de France. Société françise d’odonatologie (Bois d’Arcy), 68 pages.

SFO : Société Française d’Odonatologie

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Pourquoi les papillons de nuit sont-il attirés par la lumière ?

La soirée dernière, des papillons de nuits se sont invités dans notre appartement attirés par la lumière. Mon « pacsé » me demande alors « Pourquoi sont-ils attirés par la lumière alors qu’ils vivent la nuit ? ». Euh… très bonne question… petit moment de solitude… je me lance dans les recherches !

Juste pour rire

J’ai trouvé sur le site « Questions à la con » des réponses assez farfelues : certaines ont le mérite de nous faire sourire, alors que d’autres sont justes désolantes : petites sélections des meilleures (j’ai laissé les fautes d’orthographes…) :

  • « par se que de jour les ampoule sont + dificile a trouver » d’après bababobo
  • « Tout simplement car ils préfèrent la lumière de la nuit à celle du jour : les papillons de nuit sont des clubbers. » d’après Bert
  • « Ben ce sont des papillons normaux mais qui ont des troubles du sommeil :/ » d’après Izzu
  • « Y’en a qui volent le jour mais on les voit pas parce qu’ils essayent de rejoindre le soleil et finissent par mourir brûlés. » d’après Amé.
  • « Les papillons de nuit sont des nolife chinois de WoW réincarnés … tout comme les papillons de nuit, ils jouent la nuit devant une source lumineuse… leur écran :p » d’après Fao.

Ces éléments de réponses ont fait réagir Dixit qui répond très audacieusement : « À voir certaines réponses, les lumières sont certainement allumées mais il y a personne à l’intérieur ! ».

La vrai réponse

Les papillons de nuit, comme d’autres insectes nocturnes, se servent de la Lune comme repère d’orientation. En effet, la Lune est tellement éloignée qu’elle paraît fixe dans le ciel. Pour garder une trajectoire rectiligne, les papillons volent selon un angle par rapport à la lune. Or, lorsqu’une source de lumière artificielle entre dans le champ de vision de l’insecte, elle devient le nouveau repère, mais cette source de lumière bouge avec le déplacement de l’insecte ( contrairement à la Lune) et l’oblige à rectifier sans cesse sa trajectoire. C’est pour cette raison que les papillons réalisent souvent des spirales autour des ampoules et lampadaires (les chauves-souris ne s’en plaindront pas).

… à cause de la Lune…

Le saviez-vous ?

  • Les lampes à vapeur de Mercure sont celles qui attirent le plus les papillons de nuit.
  • Les lampes à vapeur de Sodium, qui produisent une lumière orangée, sont celles qui attirent le moins les insectes.
  • Cette attirance est utilisée pour réaliser les inventaires de papillons de nuit : de grands draps blancs sont éclairés à l’aide de lampe.

sources : OPIE, Office pour les insectes et leur environnement

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Portrait d’une rousse !

La Rousse dont je vais vous parler aujourd’hui est une habitante des bois qui affectionne particulièrement les mares et étangs; elle n’a point de longue chevelure mais de jolies marbrures sur sa peau lisse. Je vais tenter de vous dresser le portrait de la Grenouille rousse (Rana temporaria).

  • Quatre espèces très proches

La Grenouille rousse fait partie de la famille des Grenouilles brunes qui compte quatre espèces très semblables en France (même pour les regards avertis) :
– la Grenouille rousse (Rana temporaria), actrice principale de cet article, au profil busqué;
– la Grenouille agile (Rana dalmatina), au profil long;
– la Grenouille des champs ( Rana arvalis), très rare, et cantonnée à l’Est de la France;
– la Grenouille des Pyrénées ( Rana pyrenaica), présente uniquement dans les Pyrénées…
La confusion la plus fréquente est donc celle avec la Grenouille agile.

Un petit matin de mars au sein d’une mare forestière du Jura : les amas gélatineux qui recouvrent la surface de l’eau témoignent de l’agitation qui a régné durant la nuit, quelques grenouilles prolongent les festivités et chantent encore pour mon plus grand plaisir.

  • Le meilleur moment pour l’observer : la saison des amours !

Dès la fin de l’hiver, de janvier à mars lorsque les températures avoisinent 6°C, les grenouilles rousses se ressemblent au sein des points d’eau stagnants pour se reproduire : chaque femelle y déposera quelques milliers d’oeufs ! C’est le moment idéal, pour les observer et entendre leur chant qui ressemble à un ronronnement.

  • Du têtard à la minuscule grenouille

De l’œuf à la minuscule grenouille, la métamorphose ne prends pas plus de quelques semaines (plus la température de l’eau est élevée, plus la métamorphose est rapide). Les têtards de quelques millimètres commenceront par grossir pour atteindre environ 2 à 3 cm, les pattes arrières apparaitront, puis les pattes avants, et enfin leur queue régressera jusqu’à disparaître. A la fin du printemps, les jeunes grenouilles d’un centimètre s’émancipent pour explorer les berges et les alentours du point d’eau qui les a vu naître.

Une jeune Grenouille rousse sur les berges d’une mare : les lentilles d’eau vous donnent une idée de sa taille. Vous pouvez observer les vestiges de sa queue d’une coloration plus foncée que le reste du corps.

  • De nombreuses menaces

Bien que la Grenouille rousse soit l’un des amphibiens les plus fréquemment observés, elle reste sensibles à de nombreuses menaces : disparition des zones humides (comblement de mares), fragmentation de l’habitat par les constructions (routes, zone commerciale…), pollutions, écrasement lors de traversée de routes ou encore le prélèvement pour la consommation…

En Franche-Comté, le braconnage de la Grenouille rousse est malheureusement très courant. Des nasses sont utilisées en pleine période de reproduction : sur un seul point d’eau, des centaines d’individus peuvent être capturés en quelques jours. Ces pratiques sont illégales et les peines encourues peuvent aller jusqu’à 9000€ d’amande et 6 mois de prison. Un  reportage sur le braconnage en Haute-Saône en suivant ce lien.

Autre menace importante pour les Grenouilles rousses mais aussi pour les autres amphibiens comme les Crapauds et Salamandres : la mortalité sur les routes lors de la migration vers les points d’eau. Plusieurs individus ne pourront se reproduire comme cette femelle pleine d’œufs. Il est donc important d’être vigilant sur les routes forestières : levez le pied !

  • Pour finir, une citation

 » S’il fallait tenir compte des services
rendus à la science, la grenouille
occuperait la première place « Claude Bernard
(physiologiste français)
extrait de « étude de la médecine expérimentale »

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